Ce n’est pas seulement parce qu’on a participé directement au lancement en 2020 de cette toute nouvelle maison d’édition avec Dreamworld ou la Vie Fabuleuse de Daniel Treacy qu’on voulait revenir sur les trois ans de la maison d’édition Le Boulon. Son patron, Xavier Belrose, est un authentique amateur de musiques indépendantes et un éditeur au parcours singulier, qui a réussi à imposer sa marque (bizarre) dans le petit cercle des éditeurs de livres sur la musique français. Longtemps sinistrée et à des années lumière derrière les anglo-saxons, l’édition française propose aujourd’hui de très belles choses chez Allia, Densité (et sa collection Discogonie), Le Mot et Le Reste, le Boulon donc et quelques autres, au point que les « grandes » maisons ont parfois redécouvert le sujet (Foi, Espérance et Carnage de Nick Cave est sorti aux Editions La Table Ronde, composante du groupe Madrigall). Dans cet écosystème qu’on devine tout de même commercialement restreint par nature, Le Boulon s’est signalé par la rapidité avec laquelle il a développé un catalogue stimulant, original et de qualité, marqué par quelques coups d’éclat comme un livre exceptionnel sur les Thugs (préfacé par Virginie Despentes) ou la biographie de Scott Walker par le toujours rare François Gorin. Avec le développement récent d’un format « propriétaire », la collection seveninches, qui consacre 128 pages à un single, Xavier Belrose a initié une série marquante et qui séduit les auteurs et les lecteurs. Ce business de la nostalgie devrait battre son plein pour Noël où les ouvrages de qualité et à bon prix du Boulon raviront les amateurs de musique en voie de disparition.
Le Boulon a trois ans. Tout d’abord… félicitations. Quel chemin accompli… une quinzaine de titres je crois, une collection seveninches qui est une création assez géniale d’un format, une qualité de contenu et une esthétique qui ont imposés la maison d’édition comme une des valeurs sûres et montantes…. Tu dois être sacrément fier de ce qui s’est passé ces trois dernières années.
Ahaha ! Oui fier. Mais je suis plutôt un grand discret. Je n’arrive pas toujours à emmagasiner les compliments. Ce qui est sûr, c’est que le boulon existe toujours, au bout de trois ans. Et n’a pas perdu d’argent (je te rassure : le boulon n’en a pas gagné non plus !). Je suis fier de la collection seveninches. Je l’avais en tête depuis pas mal de temps. Un jour, j’ai basculé, j’avais une idée des premiers titres. Et des auteurs. Donc, ça commence par deux commandes. Et puis tout s’emballe. Et hop ! Plein de propositions déboulent, de la part d’auteurs que je connais, et d’autres que je ne connais pas du tout. J’ai d’autres idées encore de ce type dans ma besace.
Comment on se retrouve à lancer une maison d’édition spécialisée dans le rock indépendant en 2020 ? Est-ce que c’est quelque chose de prémédité ou est-ce que ce sont les circonstances de la vie qui amènent à se lancer dans une aventure comme celle-ci ?
Le premier bouquin publié, tu le sais, est ton récit biographique sur le destin de Daniel Treacy, des Television Personalities. Tu me l’avais passé quand j’étais au Serpent à Plumes. A l’époque, je ne publiais que quelques livres rock au Serpent (le roman de Momus UnAmerica, l’autobiographie de Mark E. Smith et celle de Johnny Marr). C’était honnêtement impossible de publier ton livre Dreamworld dans une maison, disons, « généraliste » comme le Serpent à Plumes. Ce texte se devait d’avoir un écrin à sa mesure. Donc oui : c’est ton texte qui m’a motivé à me lancer dans l’aventure. La fin de l’histoire du Serpent à Plumes a été raccourcie brutalement par le groupe Media Participations, qui avait racheté les éditions La Martinière, la maison en qui nous avions, mon associé et moi, toute confiance quand nous avons repris le Serpent à Plumes. C’est ainsi. Là, je te réponds à ta question sur un plan factuel. Mais il y a surtout mon désir absolu de faire les livres que j’aimerais avoir dans ma bibliothèque. Et pis, je ne suis pas non plus un jeunot dans la profession. : j’ai plus de 25 ans de métier dans l’édition. Il était temps d’associer métier et passion. Voilà.
C’est l’occasion de revenir rapidement sur ton parcours. Déjà comment tu tombes dans la musique indie ? Et comment tu trimballes cette passion à travers ta première vie professionnelle ?
Je crois que mes premiers émois remontent à mes 8 ans. Je me souviens, je participe à une fresque à peindre dans le cadre d’un centre de loisirs (le truc où tu mets tes gosses pour t’en débarrasser le matin et l’après-midi). Et l’animateur nous mettait Oxygène de JM Jarre, mais surtout Autobahn de Kraftwerk. Donc tout démarre là. Et puis après, ce sont Joy Division, The Cure qui m’ont habité sérieusement. Puis, ado, j’ai fait pas mal d’années de radio dans plusieurs radios associatives de ma ville, Reims. Quand je me faisais jeter d’une, j’intégrais une autre. Et puis j’allais dans les concerts de ma ville. J’ai essayé de faire de la musique. Je dis bien essayé ! Mes potes étaient bien meilleurs que moi. Et très vite, quand il a fallu trouver un job, je me suis convaincu qu’il ne fallait pas que je bosse dans la musique, de peur de faire des trucs dont je ne serais pas fier. Et les années se sont succédées. J’ai exercé un job à mi-temps à la Fnac de Reims. Comme ça, j’ai pu laisser mes passions intactes… et me dévoyer dans les livres.
Tu fais un bout de route avec une maison malheureusement disparue mais qui avait elle-même un côté un peu culte, le Serpent à Plumes. Comment tu te retrouves à travailler pour le Serpent ? Et qu’est-ce qui fait que ton associé et toi n’avez pas réussi à sauver cette maison ?
Alors, d’abord, j’ai bossé au Serpent en 2000. J’étais directeur commercial. Je m’occupais des rapports avec la diffusion / distribution, les libraires, et évidemment les auteurs. J’ai eu à gérer d’ailleurs mes premiers livres musique, en m’occupant d’un bouquin dont on avait acheté les droits que personne ne voulait réellement suivre : l’autobio de Caetano Veloso. J’ai bien aimé, car j’ai tout de suite monté une synergie avec le département World d’Universal, avec pochette et couverture du livre en commun, et gestion presse (La Une des Inrocks !). Puis un bouquin sur Manu Chao par mon ami Philippe Manche… le livre est arrivé quasiment le jour où l’on s’est fait virer du Serpent, en 2004. Il a fallu attendre dix années pour, qu’avec Pierre Bisiou, nous nous disions : et si on relançait le Serpent, qui végétait au sein des éditions du Rocher ? Je n’oublie pas ma très grande fierté d’avoir été à l’initiative d’un CD compilation des éditions ECM quand je bossais aux éditions Autrement (quelques années avant le Serpent) pour une opération commerciale en… produit bonus. ECM ! Wouah ! ils n’avaient jamais fait de compil de toute leur histoire. Le disque s’appelle Murmure du monde.
Quelle est ton ambition lorsque tu installes le Boulon ?J’ai l’impression que tu es allé très vite pour commander un plan de charge et développer la production des titres. Ca a été rendu facile par l’expérience que tu avais ou tu as finalement été surpris toi-même que ça se passe comme ça s’est passé ?
Je n’avais pas de stratégie. Donc : oui : surpris. Le réseau y est pour quelque chose. C’est ma copine Mireille Paolini qui m’a mis en contact avec Patrick Foulhoux pour les Thugs, par le biais de David Dufresne qu’elle venait de publier. Donc oui, l’expérience aide. Et puis, tout de suite, j’ai bénéficié d’une existence en librairie, puisque j’ai monté un accord d’amitié avec les éditions du Layeur pour intégrer Interforum. Je pense que le boulon ne serait pas là sans Laurent et Dominique du Layeur. J’en profite pour lancer un appel à toutes les maisons d’éditions indés qui font des bouquins musique : rencontrons-nous ! discutons ensemble. Fédérons-nous. On est tous isolés. « Shoplifter of the World unite ». Et puis ce sera l’occasion de boire des coups.
Ta ligne éditoriale met en avant cette idée de présenter des « outsiders ». Qu’est-ce qui fait que ce statut d’outsider t’attire particulièrement ? Ca te vient d’où cette fascination pour les gens qui ont du mal à y arriver ou qui n’y arrivent jamais vraiment ? Tu t’identifies à eux ?
Là, tu fais surtout le portrait de Daniel Treacy. Mais je ne m’intéresse pas qu’aux « losers ». Outsider, oui. C’est sûr. En fait, la seule chose qui me botte c’est l’émotion. Je préfère les Pastels à Oasis. Syd Barrett à Peter Gabriel. Oui, il doit y avoir une part d’identification. C’est possible. Mais Johnny Marr le dit très bien dans son autobio : que ce sont les outsiders qui ont fait (et feront) bouger la musique.
Les premiers titres ont été soutenus par des campagnes de crowdfunding. Je suppose que c’était autant pour sonder le marché que pour consolider le financement attaché à la fabrication des bouquins. Est-ce que tu t’es dégagé aujourd’hui de cette pression des débuts et est-ce que le succès éditorial s’est accompagné progressivement d’un petit succès éditorial ?
Oui, les premiers titres étaient soutenus sur Ulule. Il fallait que je fasse connaître le boulon. Et certains crowdfunding ont été assez incroyables : pour les Thugs, le groupe m’avait proposé de vendre en exclu un CD live. Je n’en aurais pas autant vendus sans ce CD. Et je n’aurais pas pu proposer ça en librairie. Et il s’avère que les crowdfundings participent au buzz et déclenchent de la presse. Mais c’est hyper chronophage, un crowdfunding, avec des résultats pas assurés. Et c’est certainement lassant pour les « boulonnés ». J’ai donc préféré m’atteler à la commercialisation classique.
On ne va pas parler de ventes et de résultats, mais est-ce que ces années d’activité t’ont convaincu et conforté dans l’idée qu’il y avait bien un petit marché pour ces livres assez spécialisés ? Que c’était une petite économie qui pouvait dégager un peu de bénéfice avec un bon catalogue…
Non ! ne parlons pas des ventes, s’il te plaît ! Oui, il y a un marché. Mais je ne porte pas mes choix sur un potentiel commercial ou pas. C’est le sujet qui me botte ou pas. L’objectif à moyen/long terme c’est de dégager un salaire pour moi-même… peut-être fin 2024 ? Mais j’ai encore beaucoup à faire.
Comment tu donnes le go à un projet ? Comment tu choisis les auteurs ? Est-ce que c’est toi qui proposes ou est-ce que maintenant tu reçois des manuscrits tout faits, des sollicitations, des idées ?
Je ne suis plus vraiment à l’origine des projets qui viennent (l’étais-je un jour, d’ailleurs ?). Mon grand plaisir est, entre autres, la collection seveninches où des « non-auteurs » viennent vers moi pour me proposer d’écrire sur un 45 t. J’adore cette idée. Après, je laisse du temps aux auteurs.
Ce qui est bien, c’est qu’en peu de temps le Boulon a couvert un territoire musical assez incroyable : Joy Division, Curtis Mayfield, Buddy Holly, les Thugs, Scott Walker, un « beau livre » avec les broderies d’Elsa Kuhn…. C’est un travail patrimonial presque mais super ouvert sur tous les genres et toutes les époques. C’est l’ADN du Boulon. Pas de limites véritables si ce n’est la bonne musique ?
Je ne suis spécialiste d’aucune musique (bon, à part quelques marottes chez moi). J’accueille tout projet s’il est sincère et si la musique est bonne, comme dit qui tu sais.
Est-ce qu’il y a des projets sur lesquels tu n’iras pas parce que ça ne correspond pas à ce que tu veux ? De la variété ? Goldman ? Ce genre de trucs ?
Je cite Goldman et voilà qu’il arrive (pour les lecteurs, je réponds à des questions écrites sur fichier word, et je ne lis pas la question suivante !). Mais on n’est pas loin de Goldman ! J’ai un top seveninches sur Céline Dion (je sais que ça va hurler dans les chaumières indés ! mais je trouve le projet génial !). Et Goldman n’est pas loin de ce single. Seveninches peut accueillir des musiques autres qu’indé, puisqu’il s’agit de raconter l’histoire, l’impact etc. d’un single. Je pense qu’il y a autant à dire sur Holiday de Madonna que Spiral Scratch des Buzzcocks. Après, pour le boulon en tant que tel… mmh, je ne pense pas faire un bouquin sur Justin Timberlake, ou Nick Cave… (je blaaaaague !)
Comment a émergé l’idée de la collection seveninches ? Ca vient de 33 1/3… mais en version single, c’est ça ? Pourquoi est-ce que personne n’y avait pensé avant ? Tu as vendu l’idée aux anglo-saxons ?
Oui. Je connais la collection 33 1/3. J’en ai quelques-uns. Mais j’ai pensé d’abord à la collection Que-sais-je ? D’où le format et le nombre de pages (128). Il y a les éditions Densité aussi, avec sa collection, Discogonie. Mais je trouve que le single est plus « charnel » qu’un album. Le 45 tours, c’est une chanson. C’est tout (parfois une Face B). C’est donc de l’émotion à l’état brut. Je n’ai pas vendu le concept aux british… Je n’ai pas l’entregent. Ils pomperont peut-être seveninches. Mais j’aimerais bien en faire une série de podcasts. Pour l’instant, il n’y a que trois titres de parus. Mais j’ai déjà une vingtaine de projets plus ou moins dans les tuyaux.
Comment se porte le marché de ces livres rock ? Qu’est-ce qui fait la spécificité du Boulon, selon toi, vis-à-vis de la concurrence qu’il y a ? est-ce qu’il y a des éditeurs du genre que tu envies ? ou dont tu suis les productions..
Je n’ai jamais fait d’étude de marché des livres rock. (Je ne préfère pas !). Je ne crois pas qu’il y ait de concurrence (d’où mon appel aux éditeurs un peu fous de livres rock). Je n’arrive pas toujours à suivre la production des autres. Je ne sais pas si les livres publiés au boulon ne pourraient pas l’être chez un autre ? Je ne pense pas. Il y a pas mal d’auteurs qui viennent de tous horizons. Je suis extrêmement fier du livre d’Elsa Kuhn sur les pochettes de disques en feutrine. Là, oui, je ne pense pas qu’on serait nombreux à publier un livre comme celui-ci. J’aime toujours le Mot et le reste, Allia (magnifique livre sur 4AD, mon livre de chevet), et il y a parfois quelques bijoux comme le bouquin sur Mute Records chez E/P/A. J’aime beaucoup la revue Audimat.
Il y a évidemment de très chouettes titres dans le catalogue mais je crois que la plus grande surprise (peut-être la meilleure), ça a été le Scott Walker de Gorin. Comment il est arrivé ce livre ? Tu connaissais personnellement François Gorin ?
Quel honneur de publier Monsieur Gorin. Non je ne le connaissais pas. Je lui envoyais mes livres pour qu’il en parle sur son blog. Je l’ai toujours admiré. Je crois qu’un jour, il m’a proposé de nous rencontrer (je crois qu’il avait remarqué le livre sur Mark Hollis). J’étais tout intimidé. Et tout s’est bien passé. Il m’a parlé de Scott Walker. Mes yeux ont dû grossir comme des soucoupes. Encore une fois, je ne suis pas un spécialiste des groupes que l’on retrouve au boulon. Je ne connaissais que quelques albums de Scott Walker.
Quelle spécificité il y a à ton sens à publier des livres sur la musique par rapport à, je ne sais pas, des romans ? Quel est ton rôle d’éditeur ? Et jusqu’où tu interviens dans la conduite du projet ?
C’est une bonne question. ! J’ai travaillé pendant des années dans des maisons d’éditions de littérature. Pour faire émerger un roman dans une production dantesque, il faut s’appuyer à fond sur le rôle prescripteur de la librairie. Cela demande un très gros travail, un relationnel très fort… Qu’est ce que c’est dur d’exister. Je m’étais promis de ne pas en faire au boulon… Et évidemment, il suffit que je m’impose cela pour… faire le contraire. En mai, le boulon va publier un roman. On ne sera pas très loin de l’univers de la musique, puisque c’est un roman à quatre mains entre Merle Léonce Bone et Brisa Roché. Un roman génial sur un coup de foudre, une balade dans un Paris by night, entre Léos Carax et John Cassavetes.
Parle nous des tous derniers titres. Qu’est-ce que tu conseilles pour Noël ? Qu’est-ce qui est lancé et qui va arriver sur les 2 ou 3 prochains mois. Il y a un bouquin sur les Pogues, c’est ça ?
Le Pogues (Fairytale of New York), et le Bowie (Ashes To Ashes) tous deux des seveninches vont sortir en début 2024. Il faudra patienter. Mais qu’à cela ne tienne, outre le seveninches sur Trans-Europe-Express de Kraftwerk, où l’auteur nous fait partir de la Ruhr vers les rues interlopes du Bronx à New York puis du côté du Detroit tendance Techno, il y a la biographie DÉFINITIVE sur le génie Curtis Mayfield par Nicolas Sauvage. Le boulon a publié également le récit biographique de Marc Dufaud sur 25 ans d’amitié, de musique et cinéma avec Daniel Darc. Un livre extrêmement touchant où l’on découvre un Darc dans son intimité.
Ca t’emmerde pas de publier des livres sur des types qui sont presque tous morts et dont les meilleurs disques ont plus de 30 ans ? Plus sérieusement, il y a forcément un côté infiniment nostalgique dans le culte qu’on voue à tous ces rockeurs… C’est pas quelque chose qui te fait peur cette dimension « rétro »…. ?
Ahah ! Tu as raison. Mais je suis un p*** de grand nostalgique. Il me suffit parfois de mettre un disque, et zooouuu me voilà replongé dans les affres de l’adolescence, acnéique, plein de doutes, mais tellement sensible. Je veux bien faire des projets édito avec des groupes d’aujourd’hui, ou de demain. Un seveninches est en préparation sur le titre Popular de Nada Surf. Avec l’auteure, on a rencontré le groupe. Et Matthew Caws nous dit en un mot, que ce livre peut être l’occasion pour le groupe d’enfin sortir le titre dans le bon vieux format vinyle, puisqu’à l’époque c’était le CD single qui régnait.
C’est toujours embêtant de parler de ce qui va arriver en 2024 alors qu’on a déjà pas mal de choix dans le catalogue. Mais tu sais comment ça fonctionne. Qu’est-ce qui arrive en 2024 ? la biographie de Felt ? Ça avance ? Est-ce qu’il y a de gros projets en cours ? Des scoops que tu peux lâcher ?
Des scoops ! Comme si le boulon pouvait intéresser Voici ! En ce qui concerne Felt : Lawrence est au courant et est a priori partant pour faire un livre avec le boulon. Mais ne soyons pas trop pressé. J’ai pas mal de seveninches qui vont sortir et des trucs bizarres à la fin d’année. Trop tôt pour en parler.
Question fiction maintenant. Si tu dois éditer 3 bios/bouquins avant de revendre ta maison à… Editis pour 5 millions d’euros… tu prends quels bouquins ?
Mais, comment es-tu au courant de la proposition qu’Editis m’a faite ? Pour les bios : j’aimerais publier (enfin en français) la bio de Morrissey, mais avec l’autorisation de retirer la centaine de pages sur le procès avec Mike Joyce… Mais tu vas me dire que je fais encore dans la maison de retraite… Donc : l’autobio d’Angèle ! Oui. J’adorerais. Et celle de Britney Spears… Attends deux secondes… mon expert-comptable vient de me dire que ça a déjà été fait. (je suis sérieux sur Angèle, hein ! J’aime bien.)
Quel est le programme de développement de la maison ? Des livres en plus ? De nouvelles collections ? Des traductions de bouquins ? De quoi tu as envie ?
Faut que j’avance sur des traductions. J’ai quelques trucs dans les tuyaux. Des trucs vachement bien. Un des projets de fin d’année fait partie d’un gros pari (gros pour le boulon… autant dire rien pour le commun des mortels, soyons réaliste). J’ai une collection qui me tarabuste depuis des siècles (ou du moins le siècle dernier), mais je ne suis pas tout à fait prêt à en parler encore.
La mode est aux BDs. C’est un univers qui te tente ?
Carrément ! Astérix qui fait du rock and roll. Ou Franck Black et Mortimer. Non… mais why not ?
Allez, questions pour finir. Tu lis quoi en ce moment ? Et tu écoutes quoi comme musique ? Concerts ?
Mes lectures musicales sont le Allia sur 4AD (je le lis et l’écoute chapitre par chapitre) – futur lecture le livre sur les Sparks paru au Layeur. Mes lectures tout cours : je replonge dans mes Dostoïevski et Bret Easton Ellis (je le fais tous les cinq ou six ans). En vérité, en musique d’aujourd’hui, je ne flashe pas sur grand-chose… J’ai bien aimé Bar Italia. J’écoute en boucle le dernier Arvo Pärt : Tractus. Et sinon, je sui fondu de Nils Frahm ou Olafur Arnalds ou Max Richter. Pour les concerts, ma dernière vraie pure claque : Young Fathers. Incroyable !
Crédit photo : presse Le Boulon Editions
Pour aller plus loin :
Le site des éditions Le Boulon
Nos chroniques consacrées aux livres du Boulon