Pour la Saint-Valentin : je fais l’amour en écoutant Rod Stewart sinon rien…

Rod Stewart par Allan WarrenIl y en a qui préféreront toujours Benjamin Biolay mais pour la Saint Valentin, on met cette année (et toutes les autres depuis qu’Isaac Hayes est mort) une pièce, un baiser et une caresse sur Rod Stewart et ses 76 ans. Coucher avec un vieux mec, c’est un des rares trucs autorisés par les temps qui courent et qui n’est pas si dégueulasse. Stewart est encore plus vieux qu’Olivier Duhamel mais il a une sacrée forme olympique et aucune casserole au cul, ce qui lui permet de postuler au rang de CHANTEUR ROMANTIQUE LE PLUS GÉNIALEMENT COOL de la planète. Vous pouvez chercher : vous n’en trouverez pas d’autre. Ce gars est le plus grand chanteur soul en activité, un gars qui vous réchauffe les sens mieux qu’un Viandox et qui vous fait frétiller les gamètes sans même avoir à tirer sur son organe.

C’est l’une des choses étonnantes et merveilleuses de cette playlist de Saint Valentin que Rod Stewart sort pour fêter la Saint Valentin : la voix du London est incroyablement fraîche, chaleureuse, puissante, vigoureuse et en un mot sublime. Rod The Mod est un dieu du sexe, de la romance et de la roucoulade. Son dernier album a plus de trois ans maintenant mais Cupid (le nom de cette collection incroyable de 16 titres) est une tuerie. Prenez au hasard le titre 3, Faith of the Heart. C’est d’une perfection à faire passer Céline Dion pour Mylène Farmer. Ca démarre à la guitare acoustique avant de monter en puissance sentimentale et de donner envie d’aimer la même femme (quelle horreur!) pendant toute la vie. Assemblée par le maître lui-même, Cupid est une sorte de best-of tourné uniquement vers l’amour et son expression. On y retrouve ainsi des titres hyper connus comme Tonight’s The Night (avec ses bruits de sexe en français) ou You’re In My Heart, mais aussi des chefs d’œuvre carrément plus rares comme l’indispensable One Night.

Même si vous n’en avez sûrement rien à faire, on a toujours un petit faible pour Kiss Her For Me qui est une grande chanson un peu triste où un type demande au gars qui lui a succédé dans le cœur de sa belle de la rendre heureuse.

Kiss her for me, make her happy
Don’t let her down or make her cry
She used to be the one and only
Sometimes lovers, say good-bye

Snif. La version de Have I Told You Lately, chanson du grand Avalon Sunset de Van Morrison, donne aussi envie d’être éternellement fidèle à… à peu près n’importe qui. Certains sites offrent la traduction des paroles et c’est une bénédiction de pouvoir chanter cela à tue tête et de voir à quel niveau se situe Rod Stewart en matière de chant et d’expressivité.

For the morning sun in all it’s glory
Car le soleil matinal dans toute sa splendeur
Greets the day with hope and comfort too
Accueille le jour avec espoir et réconfort aussi
You fill my life with laughter
Tu emplis ma vie de rires
and somehow you make it better
Et d’une certaine façon la rend meilleure
Ease my troubles that’s what you do
Effacer mes problèmes, voilà ce que tu fais
There’s a love that’s divine
Il y a un amour qui est divin
and it’s yours and it’s mine like the sun
Et c’est le tien et c’est le mien comme le soleil
And at the end of the day
Et en fin de journée
we should give thanks and pray
Nous devrions remercier et prier
to the one, to the one
À celui-ci, celui-ci

Alors, bien sûr, on ne sait pas trop comment est sa peine mais Rod Stewart est quand même ce qui s’approche le plus d’un Dieu vivant de l’amour, le genre de gars qu’on verrait bien faire une apparition dans la série American Gods dans le rôle, par exemple, du dieu Bragi, le dieu de la musique et de la poésie. Maintenant que ce tortionnaire viking complètement amok du cul de Marilyn Manson a été viré du casting et effacé définitivement des DVDs, il est temps de faire la place à l’amour qui ne dit pas son nom, l’amour sénile, emmiellé et turgescent de Rod. Ceux qui pensent qu’on rigole ou qu’on dit ça sans vraiment le penser pourront juste s’envoyer Love Touch, titre miraculeux de 1986 qui est une sorte de mélange de Phil Collins en rut, de Michael Jackson et de… Talk Talk (là, on est un peu moins sûr).

Enfin, bref, que vous soyez seul(e) ou accompagné(e) le 14 février, que vous soyez transgenre, hétéro ou gay, LGBT ou ce que vous voulez. Soyez Cupid(on), soit Stewart.

Crédit photo : Rod Stewart par Allan Warren (Wikimedia Commons).

Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

Mots clés de l'article
, ,
More from Benjamin Berton
Un monde meilleur avec Sinéad O’Connor et Willie Nelson
On terminera notre parcours hommage à Sinéad O’Connor par ce qui restera l’une...
Lire la suite
Join the Conversation

4 Comments

  1. says: zimmy

    Rod Stewart, c’est d’abord Every picture tells a story, classique du rock anglais de l’entre deux. L’album tombe pile au moment où le blues boom de la fin des années 60 s’essouffle et où le glam n’a pas encore pointé le bout de son nez. Nick Kent, entre autres, s’en souvient. Rod et Ron Wood, qui s’étaient rêvés Mick et Keith du temps des (très bons) Faces, groupe qu’on réentendra du côté de la série Sopranos et de Rushmore de Wes Anderson. Ils concoctent ici un mélange assez unique de soul, rock et musique celtique contenant le classique « cougar » Maggie May, plus tard repris par Blur. Depuis, Ronnie est devenu le seul clone de Keith à avoir intégré les Stones et Rod a sombré à partir de la fin des années 70.

    1. Je n’ai pas mieux à dire si ce n’est qu’il y a quand même quelques pièces intéressantes dans sa discographie des années 80. J’ai un petit faible pour son new wave Foolish Behaviour (1981) et aussi Out of Order (1988) avec les gars de Chic et Andy Taylor de Duran Duran. C’est évidemment très marqué par le son de l’époque mais il y a quelques titres vraiment excellents. Mentionner aussi son American songbook en 4 ou 5 CDs qui est tout à fait estimable même si sans surprise. Pour le reste, je suis d’accord, les Faces méritent d’être redécouverts. Si je ne m’abuse Maggie May est tiré de son premier album solo et pas de la disco des Faces, même si c’est à la même période 1970-71. Pour moi, le 3ème album A Nod Is As Good as a wink…to a blind horse est ce qu’ils ont laissé de plus abouti.

  2. says: zimmy

    > Si je ne m’abuse Maggie May est tiré de son premier album solo et pas de la disco des Faces, même si c’est à la même période 1970-71.

    Le « ici » concernait Every picture tells a story, l’album contenant Maggie May. C’est un classique en Angleterre et c’est son troisième album solo. Un avis (d’un gars que je jalouse un peu car il a vu les Smiths sur scène, lui) qui en parle très bien: https://www.senscritique.com/album/Every_Picture_Tells_a_Story/critique/77080226

    Sur scène, Rod a incarné un ridicule assumé (moule burnes léopard, costards jaune fluo…), un sens de l’autodérision assez mal compris de ce côté de la Manche, sens aussi présent en live chez Elton John, Freddie Mercury et Robbie Williams.

    Et enfin une question: George Michael et Joe Cocker n’étant plus parmi nous, Rod serait-il le dernier grand soulman britannique blanc?

Leave a comment
Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *