Qu’on se le dise : Antoine Corriveau c’est Quelqu’un

Antoine Corriveau - Quelqu'unIl est temps que les disques d’Antoine Corriveau puissent être distribués correctement en France. Ce cousin québécois d’Arno et de Bashung donna le change dès 2014 avec Les Ombres Longues, puis deux ans plus tard avec le superbe Cette Chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter (quel titre !). Mais sans vraiment trouver un écho dans un pays qui sait pourtant ouvrir grands ses bras aux artistes francophones en provenance du Canada.

Après un nouvel EP baptisé Feu de forêt et défendu par Secret City Records (Owen Pallett, Suuns, Patrick Watson), le musicien trentenaire présente Quelqu’un, nouvelle chanson annonçant un album qui pourrait surgir cette année et qu’il décrit ainsi :

« Quelqu’un est la première chanson que j’ai écrite pour l’album. Je voulais en faire un autoportrait, en quelque sorte. J’avais le sentiment d’avoir beaucoup écrit sur les gens autour de moi et sur le monde dans lequel je vis, mais assez peu sur moi.  J’ai cherché une manière d’écrire sur moi sans être égocentrique, ça allait devenir la quête du disque au complet ».

Ce titre, à la production plus âpre et rock, est donc disponible sur toutes les plateformes et est soutenu par un clip que le musicien réalisa lui-même.

Cette choses qui cognait… est un disque tellement éblouissant (à découvrir ci-dessous) que l’on a hâte de découvrir son successeur.

Texte et musique : Antoine Corriveau
Je n’ai jamais été quelqu’un
D’entre les visages, venu
Des profondeurs de la raison
Du calme et de la crevaison
De la ferraille dans le fossé
C’est là que tu m’avais trouvé
Le corps pesant, la tête blanche
J’étais arrivé en avanceJe n’ai jamais été quelqu’un
Qu’on ramassait dans le ruisseau
Le disparu de l’an dernier
Qu’on n’espérait plus retrouver
L’évadé sur les poteaux
Qui garde la tête hors de l’eau
Pour gagner un peu de terrain
Et te défigurer demainJe n’ai jamais été quelqu’un
À l’étalage, parvenu
Sans ecchymoses, à l’avant-garde
Avant le retour des outardes
Aux funérailles de ma mère
Tu as allumé la lumière
Sur mes mains aux veines tendues
J’étais déjà revenu

Je n’ai jamais été quelqu’un
Que l’on traînait sur son dos
Les jambes brûlées, lourdes et bleues
Qui te relève en plein milieu
Le réfugié, qui dans tes bras
A menti pour arriver là
Puis gagner un peu de terrain
Et te défigurer demain.

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