Oh No ! Revoilà Frank Rabeyrolles

Frank Rabeyrolles par Walter De Castro

Frank Rabeyrolles par Walter De Castro

On devrait aimer beaucoup plus Frank Rabeyrolles. Chacune de ses livraisons est précise et précieuses et cela dure depuis une vingtaine d’années maintenant. Peut-être parce qu’elle manque de tubes (encore que…) ou de glam, peut-être parce qu’elle est discrète, intime et raisonne le plus souvent mieux dans l’espace réduit de notre chambre que dans le salon ou la grande salle, il n’arrive pas souvent qu’on pense à lui lorsque vient le temps des bilans de l’année. Et c’est un tort. Il arrivait jadis qu’on honore des mecs comme…. American Music Club et qu’on s’extasie sur le songwriting de Mark Eitzel ou la musique ouatée des Red House Painters. Frank Rabeyrolles est un peu de cette trempe peu spectaculaire, peu visible mais qui fait tellement de bien. A la différence des groupes/chanteurs précités, il est français et plus léger et souvent heureux qu’eux, même si sa musique se prête à la mélancolie et à la célébration d’une solitude/quiétude enivrante.

L’année 2025 démarre par le lancement d’un nouvel album, In Conversations, qui sortira le 14 février, pour la Saint Valentin. Ce In Conservations est sans doute un titre ironique car Rabeyrolles a enregistré les morceaux de ce disque, à l’isolement, chez lui, avec ses guitares acoustiques et ses instruments électroniques, ce qui change un peu d’avec ses dernières productions et notamment le Minor Blue du printemps dernier. Le nouveau single (le mot ne semble pas tout à fait adapté à ce qui est proposé ici), Oh No, est tout frais et a lui-même été précédé d’un premier extrait, Your Green Jacket, qu’on n’avait pas relayé. Les deux pièces sont sublimes, tendrement désolées et évoquent des images du passé, des regrets, des relations évanouies. Ce qui est bien chez Rabeyrolles, c’est qu’on retire une pleine satisfaction de souvenirs souvent tristes, un sentiment de (ré)confort délicieux et caressant qui équivaut à siroter une verveine devant une cheminée embûchée de chaleur. Tout est simple et tellement fluide, qu’on n’a qu’à fermer les yeux pour se croire plus léger et plus mort que vivant. Avec Rabeyrolles, on a parfois l’impression d’être nous-même des fantômes ou des esprits qui se souviennent de leurs vies passées.

Le disque sortira en CD chez Araki Records et en numérique sur Wool Recordings, le label du chanteur.

Lire aussi :
Frank Rabeyrolles / A Ghost By The Sea
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