Avec son Hallali, VIOT signe le clip du mois

Viot - HallaliQuelques quatre mois après sa sortie, le premier single tiré du prochain (et deuxième) album du gentil jeune homme jadis connu sous le nom d’AV continue de faire sensation. Hallali, sur lequel on a déjà pas mal causé en mai, est désormais accompagné par un clip, signé Mikael Schutz, « sur une idée originale d’Adrien VIOT » qui renforce l’intensité ambigüe et la noirceur du morceau.

Après une bonne dizaine d’écoutes et de visionnages, on reste sidéré par l’effort arty et subversif qui emprunte autant à l’univers gothique et dark de The Ancients ou des Sud-Africains trash de Die Antwoord qu’à Suicide ou à une lignée obscure et pervertie de la pop française où Manset, Bashung et d’autres festoieraient dans un club BDSM new-yorkais. Hallali est une chanson surnaturelle, hypnotique et dont la rythmique assurée par Alexandre Armengol Areny, composante indispensable du duo que constitue désormais l’artiste évoluant sous le nom de VIOT, réussit à nous saisir tout au long de ces trois minutes.

Adrien Viot parvient à travers ce morceau, son univers et ses paroles à maintenir une forme d’hermétisme poétique qui fascine, attire ou repousse, sans qu’on sache au final exactement où il veut en venir. C’est dans cette indécision et cette multitude des significations, ses références guerrières, politiques et aussi intimes, que la chanson prend son ampleur. Le format ouvert, que d’aucuns trouveront plus toc que chic, est probablement la qualité première d’une composition qui ne fait qu’approfondir les qualités déjà à l’œuvre dans des morceaux interlopes comme Mort à Vegas ou l’immense Astana. On parierait bien ici quelques pièces sur l’origine baudelairienne du texte où (il semble que) les amants s’entredévorent mais est-ce le cas seulement ?

Comme les fois précédentes, on attend la suite, sous peu, avec impatience, persuadé qu’il pourrait bien se produire de ce côté-là quelque chose d’important.

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