Celui-là vaut bien en joie le Unhappy Birthday des Smiths pour le tongue in cheek. Rien à voir en effet, chez la bande de Robert Smith entre cet anniversaire là et un goûter partagé avec les gamins au MacDonald’s. Présenté sur scène pour une première mondiale lors d’un concert de la tournée américaine du groupe au Hollywood Bowl, Another Happy Birthday enfonce le clou d’un Songs Of The Lost World marqué par la mort et la nostalgie.
On n’a toujours pas de date de sortie pour ce nouvel album de The Cure mais on tient déjà un paquet de titres. Après la chanson sur la mort de son frère, Robert Smith compte les années qui filent après celle (on l’imagine) de ses proches (mère ?, amis?), tant il est vrai qu’à 64 ans, la revue du calendrier s’apparente de plus en plus à celle d’un tombeau à demi-ouvert.
It’s harder to hold on / With every passing year / As the memories fade / You slowly disappear/
I try to keep you close/ A life in my heart/ Though with no one there to hold me /
I’m coming apart / And your birthday is the worst day/ I’m singing to a ghost /
Happy birthday… I forget how it goes
Celui qui à dix sept ans envisageait la sienne dans un mouvement gothique et baudelairien primitif et punk semble devoir se lamenter sur la mort des autres dans ce disque que chaque indiscrétion rend plus indispensable. Il y a un côté sépulcral et triste qui fait penser, au fil des titres, à Bloodflowers, mais, sur ces versions live, avec un côté plus direct et plus juste, plus simple dans l’expression, qui leur donne une force authentique et décuplée. A seulement quatre minutes, l’ironique Another Happy Birthday est presque aussi déchirant qu’un titre mineur tombé de Faith. Il y a des fantômes partout et ils sont parmi nous.
Crédit photo : Wikimedia.
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