A moins d’un mois de la sortie de son nouvel album, Glass City (le 14 avril), les Fews continuent de lâcher des singles convaincants et qui donnent envie d’en savoir plus. On avait présenté le solide Massolit, sorti fin 2022. Il y a eu Get Out il y a quelques mois et maintenant l’excellent Strafe, placé en rang 8 sur ce disque qui comprend 10 morceaux et que l’on peut évidemment déjà pré-commander en ligne.
Pour l’anecdote, Strafe signifie « mitrailler » en anglais (ou « engueuler ») et « peine » en allemand. Les deux font assez bien l’affaire pour décrire ce morceau au texte aussi abscons et alambiqué qu’un texte d’Interpol. L’intro, comme toujours chez les Suédois, est longue et parfaite. On tombe au hasard des couplets sur des phrases-épiphanies qui font mouche comme » I find it hard to be insane/ History is all I have left to see« . Les guitares sont incisives et mélodiques à la fois, assurant au morceau une production régulière, rassurante et nerveuse, qui installe un lent crescendo sur les quatre minutes du single.
La dernière minute est virtuose et précipite l’auditeur dans un brouillard sonique entre le shoegaze évanescent et le rock progressif. On reprochera ainsi à peine au groupe, après trois extraits sortis de ce nouveau LP, de n’avoir pas misé sur l’innovation. Fews est tel qu’on l’avait laissé sur ces précédents essais et presque moins joueur qu’il ne l’avait laissé paraître sur son intermédiaire EP, Dog, sorti à l’été 2020, même si le rock tribal et psychédélique d’un Get Out lorgnait probablement plus sur le travail de Snapped Ankles que de My Bloody Valentine.
Lire aussi :
Fews à l’International (Paris) : le feu, l’injustice et le talent
FEWS / Glass City
FEWS signe son retour avec le tonique Massolit
FEWS / Into Red
FEWS / Means