FEWS : le groupe de rock le plus cool depuis la mort de Zlatan

FEWSIls sont jeunes, fringants, insouciants, débiles, fous, brillants, suédois, américains, idiots, doués, dingos, infiniment cools, agaçants, veinards, branchés, inspirés, impétueux, blancs, chevelus, perdus, rêveurs, en colère. Ils sont sur la foi d’un premier album Means, sorti au printemps chez PIAS la découverte musicale de cette année … FEWS. Cela faisait un moment qu’on courait après ce jeune groupe sans visage où la notion d’ego et de visibilité médiatique n’a pas cours. Les Fews n’ont pas de nom. Juste FEWS. Les membres sont identifiés par leurs prénoms, Fred (qui a répondu à nos questions), Deedee/David, Rusty et Lulu. Leurs réponses sont brèves, laconiques, parfois fausses, souvent moqueuses, ponctuées de « ha » et de « fuck » délicieux mais on s’en fout. Ces types respirent le rock par tous les pores. Leurs chansons parlent pour eux. L’urgence dans laquelle ils déboulent aussi, signant une série de chansons aussi nécessaires que l’étaient les premiers pas musicaux de Supergrass ou l’entrée en matière d’Interpol. Découverts et lancés par le producteur Dan Carey (Bat For Lashes, The Kills, Kylie Minogue, Chairlift) qu’ils tiennent en très haute estime, les membres de FEWS ont juré comme d’autres de ne jamais devenir des « musiciens professionnels » mais aussi de mourir en essayant. En attendant le jour où ils règneront sur le rock, ils incarnent à eux seuls la relève d’un rock à guitares speedé, percutant et triomphant. 

Photo : © Emma Gibney.

English version below

Means fait partie de nos disques préférés sur ce début d’année et on s’aperçoit qu’on ne vous connaît pas beaucoup. Comment vous vous appelez et d’où venez vous ? On ne trouve vos noms de familles nulle part. C’est bizarre. Est-ce que par malchance vous seriez affublés de noms ridicules comme Tim Kroutofromage ou Michael Ralekudetagueule ?

Content que vous ayez aimé l’album ! Ah, nous avons délibérément évité que nos noms de famille soient diffusés et divulgués car nous avons estimé que c’était inutile. Cela ne sert à rien et c’est presque déplacé. Et puis l’un de nous est victime d’un stalker, il faut le savoir. Cela ne lui rendrait pas la vie plus facile, bien au contraire. Il va de soi que je ne vous dirai pas de quoi il s’agit pour des raisons de confidentialité évidentes.

Si mes informations sont correctes, vous êtes un groupe américano-suédois établi à Londres. Est-ce que vous considérez comme un groupe suédois ou plus tôt comme un groupe « putainçaveutdirequoilanationalitédenosjours » ?

Ah, ah, oui, c’est ça. Maintenant, il y en a encore dans le groupe qui essaient d’apprendre le suédois alors j’y vais pour un groupe putainçaveutdirequoilanationalitédenosjours.

Est-ce que vous vivez maintenant de la musique ou est-ce que vous bossez encore à côté ? On est toujours obsédés par ces trucs de classe sociale alors est-ce que vous êtes juste des petits gars riches qui faites de la musique pour vous amuser ou pas ?

Non, on n’est clairement pas encore des musiciens professionnels. Et oui, nous avons des boulots à côté. Ça va du remplissage de machines à café, à vendre des fringues ou des meubles dans les rues. On fait partie de la même classe sociale que les rats. Oui, les rats ! Alors s’il vous plaît, achetez notre album et aussi des tee-shirts du groupe.

Bon, allez, on parle un peu sérieusement. Comment vous est venue l’idée d’écrire une chanson sur Zlatan Ibrahimovic ? Vous savez ce qu’il écoute comme musique ? Est-ce qu’il y a une chance qu’il ait pu écouter votre morceau et vous faire un retour ?

On attend toujours sa réponse. On a écrit cette chanson car Zlatan est de Malmö (la ville où trois d’entre nous vivons aujourd’hui). Et puis surtout parce que c’est un personnage fascinant. Il fait partie des rares personnes au monde qui peuvent faire tout ce qu’elles veulent et toujours s’en tirer d’une façon ou d’une autre. Vous voyez ce que je veux dire. On a essayé de lui envoyer des tweets et ce genre de trucs, mais je crois qu’on va finir par lui envoyer une copie de l’album et le remercier pour l’ensemble de son œuvre. C’est un vrai héros à Malmö. Ahah, putain….

Dans le texte de cette super chanson sur Zlatan, vous évoquez ce qui fait de lui un joueur à part et une superstar du foot : la solitude, les aspects quasi divins et aussi l’émotion qu’il provoque. Qui écrit les textes dans le groupe ? Et comment vous faites le plus souvent ?

Le processus peut varier d’une chanson à l’autre. Mais ce sont généralement David ou moi (Note : Fred, donc) qui avons l’idée. Nous écrivons la musique et les textes en même temps et nous essayons de les développer tous les deux le plus possible, avant de les amener vers le groupe. D’autres fois, nous avons écrit et composé les textes et la musique directement en studio avec Dan Carey. Pendant la session d’enregistrement.

C’était qui votre favori pour l’Euro 2016 d’ailleurs ?

On supportait chacun une équipe différente. Moi, mon favori c’était la France.

Deux d’entre vous se sont rencontrés via myspace, d’après ce qu’on a lu. Vous vivez dans des pays et des villes différentes. Comment est-ce que vous arrivez à travailler du coup ? Je suppose que vous vous envoyez des mp3, des chansons en ligne ? Comment ça se passe concrètement d’être un groupe de cette manière ?

La situation a changé désormais. Nous vivons pour ainsi dire tous dans la même ville. Seul le batteur vit encore à Londres. Et oui, on utilisait internet pour se transmettre et soumettre des idées. Et puis beaucoup des chansons de l’album ont été écrites l’été où Deedee (David) et moi nous sommes rencontrés à Berlin. Peu de temps après, j’ai été expulsé de mon domicile. J’étais sans logement et Deedee m’a invité à le rejoindre à Malmö. Nous vivons là-bas depuis.

Prenons par exemple la chanson Ill qui termine le disque. C’est ma préférée. Comment vous en arrivez à une chanson comme celle-ci. Elle est longue, complexe et j’imagine que c’est le genre de chansons qui demande beaucoup d’heures de répétition ou de studio. Même si vous ne devez pas répéter ensemble deux fois par semaine que le font les groupes en général, vous sonnez comme un groupe très soudé. Votre son est précis. Vous avez ces sonorités glaciales, maîtrisées et puissantes du post-punk. Warum ?

Vous avez raison pour ce morceau. Ce morceau vient d’une Speedy Wunderground Session (Note du traducteur : sessions organisées par leur producteur Dan Carey qui donnent lieu à la sortie d’un disque 7 pouces tous les 2 mois). On a eu une journée et une seule prise pour l’enregistrer. Tout a été capté en live avec le génial Dan Carey aux synthés/swarmatron/bomb. Au départ, j’ai eu l’idée du riff de guitare et de la ligne de basse. Avant qu’on enregistre le morceau bien sûr mais pour le reste, tout vient de cette session d’enregistrement. C’était une sorte de jam, d’où sa durée de 8 minutes. Dan et Alexis ont restructuré le morceau pour le 7 pouces.
Au sein du groupe, nous avons des personnalités très différentes mais je pense que c’est au bénéfice de l’ensemble. C’est l’addition des qualités et des défauts qui fait qu’on se complète. On vient de milieux sociaux, d’horizons et d’endroits différents mais on se retrouve très vite sur l’essentiel et on est capable de tomber d’accord très rapidement lorsqu’il s’agit de parler musique. Nous avons presque les mêmes goûts. Enfin, la plupart du temps.

Le noyau dur du groupe est composé de David et vous, qui vous rencontrez à Londres. Ensuite vous avez recruté Rusty et Lulu puis vous avez envoyé une démo chez PIAS. Vous avez rencontré Dan Carey. PIAS vous a signé immédiatement et vous y étiez. Ça sonne comme un vrai miracle ou un conte de fée pour la plupart des groupes d’aujourd’hui : fluide et facile. Il s’est passé deux ans entre votre rencontre et la sortie du disque. Vous vous considérez comme des veinards ou pas ?

Oui, en fait, on s’est rencontrés pour la première fois à Berlin, pas à Londres. Et oui, nous avons eu de la chance. On a signé pour le label dont on rêvait. J’ai juste envoyé un email à PIAS avec la démo de The Zoo avec son titre de travail et tout. Oui, oui, je sais, c’était très audacieux et couillu de ma part !!!! Après un ou deux jours, ils nous contactaient pour nous dire qu’ils adoraient et c’est à ce moment-là que Dan Carey nous a invité à travailler directement avec lui.

Les chansons de Means ont été composées alors que vous étiez à deux seulement, c’est ça ? Ou est-ce qu’elles proviennent véritablement du groupe ?

Pas mal de morceaux ont été écrits quand je vivais encore à San Francisco et puis quand Deedee et moi vivions à Berlin. Et puis finalement à Malmö. Les chansons ont été terminées par le groupe. Nous les avons finalisées tous ensemble.

Quel rôle joue ou a joué Dan Carey sur le son du groupe ? J’ai pu écouter la première version de The Zoo (la démo que vous avez envoyée initialement) et elle n’est pas si différente de la version single, celle qui figure sur l’album. Vous aviez donc ce son là depuis le début, non ?

Oui, depuis le début, on sait comment on veut sonner de manière assez précise. On adore les réverbs. C’est notre truc mais Dan a une vision et une compréhension de la musique qui excède de beaucoup la nôtre. Il ne se situe pas au même niveau. Sa conception est plus générale, plus élevée et permet de toucher plus de gens et pas juste les branleurs shoegaze de notre genre. Il aime nous faire tutoyer nos limites et on ne lui dit jamais non lorsqu’il s’agit d’essayer quelque chose.

C’est donc lui qui a façonné cette signature sonore qui parle à tout le monde et qui rappelle immanquablement Joy Division, Interpol ou encore les premiers travaux de Wire ? Est-ce que vous aviez des références précises en tête lorsque vous avez enregistré ?

Oui, Dan Carey nous a aidés à façonner le son de l’album. Non, nous n’avions pas vraiment de référence musicale sur la table. Pas une référence précise. Je me souviens que Dan et notre manager Craig ont essayé de nous faire un petit cours sur le Krautrock pendant plusieurs repas du soir….

Vous êtes jeunes. Comment s’est bâtie votre culture musicale ? Vous aviez un grand frère avec une collection de disques ? Un père mélomane ou est-ce à partir d’internet ? Est-ce que vous partagez les mêmes goûts ou est-ce qu’il y a quelqu’un dans le groupe qui aime la rumba et le R’n’b ? (Généralement, c’est le batteur qui a des goûts de merde)

A y réfléchir, on n’a pas tout à fait les mêmes goûts. Il faut être honnête. Et oui, le batteur a bien des goûts affreux. Sauf en ce qui concerne Slayer. Parce qu’on aime tous Slayer !

J’ai lu que vous étiez obsédé par le guitariste d’Interpol, Daniel Kessler. Vous ne trouvez pas qu’il a une drôle de façon de bouger les jambes quand il joue de la guitare ?

Ecoutez-le jouer. Il joue comme Enya mais de façon beaucoup plus incroyable et complètement honnête.

Vous en pensez quoi des derniers albums d’Interpol ?

Ce sont des disques qui nécessitent du temps… Quand on leur donne du temps, on peut espérer trouver une raison de les aimer.

Le jeu de guitares est assez stupéfiant sur le disque. Sur If Things Go On Like This, on a l’impression que les guitares occupent 100 pistes et que vous en avez une légion. Comment est-ce qu’on arrive à donner cette impression de densité ? C’est une affaire de production ?

Haha, merci. Il n’y a que deux riffs de guitares. La clé, c’est clairement la façon dont vous jouez et la manière dont les guitares interagissent. J’essaie généralement de dessiner des motifs, des séquences de jeu. Lorsqu’elles s’assemblent de manière harmonieuse, il y a de bonnes chances pour que le résultat soit vraiment bon.

Votre musique est vraiment remarquable : mélodique, attirante, plein de dynamique et hypnotique. C’est punk et post-punk. On dirait que vous avez essayé de mêler l’énergie du punk et l’architecture élaborée de la new wave. Le meilleur des deux mondes, comme on dit. C’était une ambition de sonner à la fois brutal et raffiné ?

Non, pas vraiment mais cela fait plaisir que vous pensiez cela. J’aime la notion de contraste en musique. Lorsque une chanson est musicalement très gai et quand les paroles sont déprimantes. Il y a quelque chose de magique à combiner deux univers ou deux domaines très différents, quelque chose de très beau lorsqu’on les rassemble.

Derrière tout ça, j’entends aussi des influences contemporaines du côté du surf rock américain à la Wavves. Quels groupes américains est-ce que vous écoutez à côté d’Interpol et de la connexion new-yorkaise ?

On aime nos copains des Jacuzzi Boys. Mais ils sont de Floride. Ils sont formidables sur scène.

Vous venez de boucler une tournée européenne. Est-ce que c’était votre première tournée continentale un peu sérieuse ? C’était comment, la vie de groupe ?

Waouh, c’était intense. On frise la folie parfois mais ça passe. Je pense que nous comprenons maintenant comment chacun fonctionne et quand quelqu’un a envie qu’on le laisse un peu seul.

Vous avez envie de quoi maintenant ? Tourner encore ou retourner en studio ? Est-ce que vous avez l’ambition de devenir un groupe plus important ? Cela veut dire être prêt à faire face au succès et à tout ce qui vient avec…

Ouais, on va encore tourner. Et puis on va aussi retourner en studio. Je ne sais pas ce qu’il faut penser de cette idée de succès. Ça dépend ce qu’on appelle avoir du succès, je suppose.

Comment est-ce que vos proches (vos copines, etc) ont réagi à l’idée que vous alliez devenir des musiciens professionnels ?

Je suis sûr et certain qu’on ne deviendra jamais des musiciens professionnels. Mais cela ne nous empêche pas d’essayer.

Est-ce que, selon votre expérience, la mythologie alcool, drogue et sexe est toujours vivace lorsqu’on est un groupe ou est-ce que c’est plus… moderne de rester clean et pro ?

Oui, c’est toujours bien vivace mais je crois que la plupart des groupes avec lesquels on a joué étaient classes, cleans et professionnels.

Je sais que vous êtes un groupe dans lequel certains lisent des livres ! C’est quoi le meilleur livre que vous avez lu ces six derniers mois ?

Gun with Occasional music, de Jonathan Lethem.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour les prochains mois ?

Une bonne tournée des festivals et puis surtout essayer de rester en vie. Ah ! Rester en vie, oui.

FEWSFEWS, The coolest band since Zlatan is dead and gone.

They are young, careless, mad, genius apprentices, Swedish, idiots, gifted, locos, American, infinetely cool, hype, lucky devils, inspired, impetuous, white, hairy, lost, dreamers, angry young men. They are, considering their first LP Means, which was out in may on PIAS Records and produced by Dan Carey, this year guitar band revelation. FEWS. It is a long time since we had not listened to such a great indie rock album. And a long time since we have been running after the band for a few answers about who they are. Because FEWS is a band with almost no names on it, no egos in sight and very little press presence. They are just a band. Just FEWS. No stickers. No family name. There is just Fred (who answers the questions), Deedee/David, both singing, composing and playing guitar, Rusty and Lulu. Answers are short but meaningful. They are sometime false or probably mocking or even funny. They use « ha » and a few « fuck » as punctuation marks but we don’t care about that. FEWS are as quick as they play their guitar. Those guys breathe rock n’roll music through every pore. And their songs talk for them. They perspire urgency. Each song on Means is fully necessary, as full as energy as Supergrass’ debuts and as classy as Interpol’s beginnings. Members of FEWS have sworn they will never end up as profesionnal musicians but will probably die trying. Waiting for the day they outrun Cold »fuckin »Play, U2 or whatever Bigmouth there is at the time on top of the game, Fews embodies a new generation and a new hope for tomorrow speedy triumphant guitar rock with a mission. 

Means is one of our favorite LPs since this year has started and we don’t know much about you. Can you tell us your names and where you are from? I haven’t found your last names anywhere…. That’s weird… Is it because you, by misfortune, have got particular ridiculous last names such as Tim CheesyCrusty or Michael PainintheAss ?

Glad you enjoy the album! ha, we’ve actively avoided to include our last names since we find it shouldn’t be out there. It doesn’t belong in a way. Also one of us is being stalked and it wouldn’t make it easier on him (not gonna mention who for obvious reasons)

If my informations are correct, you are an American-Swedish band living and working in London. Do you consider yourself a Swedish band or a what-the-fuck-is-nationality-these-days band?

Haha, correct. Yeah, some of us are still trying to learn Swedish so let’s go for what-the-fuck-is-nationality-these-days band.

Are you now professional musicians or do you have other hobbies/steady job? Are you rich kids playing music or are you from different social backgrounds ? (sorry about that one but French are always obsessed by social classes !!!)

We definitely are not professional musicians. We have jobs, yeah, from filling up coffee machines to selling clothes/furniture on the street. We are rats, that social class. Please buy our album and tshirts in other words.

Well, let’s talk seriously ! How do you come with the idea to write a song about Zlatan Ibrahimovic ? Do you know what kind of music he is into and if there is the slightest chance he has been listening to your song ? Any official reaction?

We are still waiting for his response! We wrote the song because he’s from Malmö (the city three of us live in) and because he is a really fascinating character. He’s one of those rare people that can do whatever they want and get away with it. Does that make sense ? We’ve been trying to tweet him and stuff but I think we’ll try to send him a copy of the album and thank him for everything he’s doing. He’s a hero in Malmö. Haha, fuck…

ZlatanIn this song about Zlatan, you’ve got amazing lyrics about what’s at the core of the attraction for Zlatan and other superstar players : loneliness, godlike aspects and emotion. Who is writing the lyrics in the band ? How do you generally proceed?

Well, mostly the writing process is different from song to song but usually me (Fred) or David has an idea, both music and lyrics, and we try to develop it together as much as possible. Also some of the music and lyrics got written with Dan Carey in the studio while we were recording.

What was your favorite team for French Euro2016 ?

We had all have different favorite teams. Mine was actually France.

Two of you have met through myspace, I’ve read. You live in different countries and towns. How do you work? I guess you must be used to working on line and maybe sending you mp3s, etc. Can you describe us your daily routine? Who is generally at the initiative of a new song?

Yeah, well, now we kind of live in the same city. Our bass player lives in London. We used to send ideas online yes. A lot of the songs also got written when I met Deedee in Berlin one summer but after a while I became homeless so he invited me to stay at his place in Malmö, and now we live here.

Let’s take a song like…. Ill, the closing track and my favorite one. How do you come with a song like this. It is long, complex and it seems to have been made from practicing and playing for a long time in a studio or a rehearsal room. Though you are not a band which rehearses together twice a week, your whole album sounds really strong and compact as if you were a gang of friends or a very tight unit. You’ve got this icy, powerful post-punk sound. Can you explain us how it works ?

Ha, no, you are not wrong. That very track is made in a Speedy Wunderground Session. We had one day to record it and one take. So it’s all live with the genius Dan Carey on synth/swarmatron/bomb. Originally I had the idea of the guitar riffs and bass before we started to record but it’s all made basically while we were recording it. It was kinda jam, therefore the 8 minutes long but we structured it up with dan and alexis for the 7’’.
We are really different personalities in the band and I think it benefits us in a way. It’s like a +/- thing. We all come from different backgrounds and places but we all want the same thing and almost share the same taste when it comes to music. Most of the times.

At the core of the band are you and David, meeting in London, am I right? Then you recruit Rusty and Lulu then you send a demo to PIAS and you meet Dan Carey. You sign with PIAS and that’s it. Would sound like a miracle to most bands : smooth and easy. It took something like two years, is that it ? Do you think you’ve been lucky with it ?

We met in Berlin first, not in London. We’ve been lucky yes, especially signing with one of the dream labels. I sent a mail to PIAS with the demo of The Zoo and with the title work for us. Really fucking cocky I know. After a day or two they were into it and somehow Dan Carey got his hands on it and invited us basically.

When did you compose songs from Means? Are they the results of you two working together or is it really a band effort?

Songs from MEANS is written from when I still lived in San Francisco, when me and deedee hung out in Berlin to living here in Malmö. The songs are complete and finalized as a band.

What is the impact of Dan Carey on your sound? I had heard an early version of The Zoo I guess and it was not that different from the single and LP versions. You seemed to have that very particular sound since the beginning, didn’t you?

Yah, we’ve always known what sound we strive for. We love reverb obviously but he has an understanding of music on a whole different level, which reaches everyone and not only those shoegazing geezers. He likes to see our limits as well and we never say no to anything and tried everything.

Did he help you find this remarkable sonic signature which reminds everybody about Joy Division, early Wire works and of course Interpol? When composing did you have precise musical references ?

He definitely did. I don’t think we did have a musical reference. I know Dan and our manager Craig tried to educate us in Krautrock during some dinners….

You are young guys. How did you build up your musical universe? An older brother with an antic LP collection ? Dad or is it all-internet ? Do you share exactly the same taste in music or is there someone in the band who likes rumba and RnB ? (Generally, it is the drummer who has got awful tastes!)

We don’t share the same taste in music that much to be honest and yes, the drummer has the worst taste except for slayer. We all love Slayer.

Can you tell us about your Daniel Kessler obsession? Don’t you find he has a really strange way to move his legs when playing guitar?

Listen to his guitar. It’s like Enya but more amazing and honest.

What do you think about Interpol last LPs ?

It’s LPs you need time with and when you give them time you understand how to love them.

Guitar work is amazing on the LP. On If Things go On Like this, it seems to me you have 100 guitar tracks and there is an army of it. How do you come with such a impression of density ? Is it a particular way of playing or is it all about producing the tracks ?

Haha, thanks. Just two guitar riffs. It’s definitely how you play and how you structure the way of those guitars interact. I usually try to see patterns and when they match they usually sound really good.

Your music is remarkable: melodic, full of dynamics, catchy and hypnotic. It is punk and post-punk at the same time. It seems you’ve tried to intricate the energetic chemistry of punk and the elaborated architecture of new wave. Best of both worlds. Was it an ambition for you to sound at the same time raw and urbane ?

Not really no, but it’s kind words. I really love contrasts in music. When a song instrumentally is really happy and lyrics really depressing. There’s something beautiful when you combine two completely different worlds in one.

I can hear also in your work and in the way you sing some American surf rock influences such as Wavves. What American bands to you listen to besides Interpol and the NY connection?

We like our friends Jacuzzi Boys but they’re from Florida. Amazing live band.

You’ve just gone through your European tour. Was it your first serious continental touring experience? How was it like? Did you find it easy spending all this time together?

Yeah, it was intense. You go mental sometimes but it passes. I think we all understand how each other work and when to leave someone alone.

What do you expect now? More touring ? Back at work into the studio? Would you like to become a bigger band ? It is quite a hard job to deal with success or so…

We are gonna tour more yeah. We’re going into the studios as well. No idea really about success. Depends how you define that.

Jonathan Lethem

How have your relatives (maybe girlfriends, etc) reacted to the fact you are becoming professional musicians?

I’m quite sure we will never be professional musicians but we can try.

Is the booze, drugs and sex mythology still vivid in your practicing-being-a-band or is it more modern to be clean and professional ?

Still vivid, but I think most of the bands we’ve played with are smart, clean and professional.

I know you read books in this band ! What do you read at the moment? What is the best book you’ve read in the last 6 months ?

Gun with occasional music by jonathan Lethem.

What can I wish you up for the next months ? Happy festivals ? Enjoy life ?

Happy festivals and try to stay alive maybe ha.

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