S’agissant de The Cure, on est généralement prêts à tout. Attendre un album qui ne vient pas, écouter l’album Mixed Up et ses dérivés, dire du bien de Wild Mood Swings et de Club America, mais aussi rendre compte de toutes les entreprises de reprises plus ou moins fumeuses qui se présentent au fil du temps. Sur la foi d’un premier single, on avait déjà émis quelques réserves quant au traitement réservé par Marc Collin (Nouvelle Vague) et la chanteuse Chrystabell aux standards de Cure, à la fois parce que l’on se méfie comme la peste de ces reprises lounge pop et parce que reprendre The Cure n’est qu’assez rarement une bonne idée.
Ce qu’on pressentait se confirme avec ce nouvel extrait du disque à venir le 18 juin et c’est Friday I’m Love, chanson contestée et contestable qui a l’honneur de prendre son tour. Le résultat est évidemment un four, un truc qu’on aimerait n’avoir pas eu besoin d’écouter deux fois en entier avant de pouvoir en parler sereinement. Avec la voix de Robert Smith, on écrivait ainsi du morceau :
« Dire qu’on tient plus de 25 ans après Friday I’m In Love pour un chef d’œuvre relèverait du mensonge. C’est néanmoins un titre qui a son importance et peut susciter un certain attachement. La relation qu’entretiennent de nombreuses personnes avec Cure en sortira à jamais transformée au point qu’on oubliera que les faces B du single, Halo (surtout) et Scared As You (un peu moins) étaient sublimes. Les déçus boiront définitivement le bouillon en 1996 avec un Wild Mood Swings de sinistre mémoire que les décennies suivantes ne réussiront jamais à rattraper. Bizarrement, on peut conclure en disant que c’est la chanson la plus joyeuse jamais enregistrée par le groupe qui aura eu sa peau. Les derniers concerts confirmeront l’atrocité du morceau qui n’a jamais sonné aussi loin de nous qu’aujourd’hui. »
Avec celle de Chrystabell, on dit simplement la même chose mais en pire ! Le terme atrocité prend tout son sens et on se demande vraiment quel pervers il faut être pour mettre en chantier ce genre de projet ou l’écouter de son plein gré.
En lisant cette chronique, je me suis dit que je n’avais jeté jusqu’à présent qu’une oreille furtive, superficielle et pour tout dire dédaigneuse sur Wild Mood Swings . Quand il est sorti j’avais décroché de Cure depuis au moins Kiss me (x3). N’écoutez pas ceux qui vous disent que c’est le plus mauvais album de Cure, c’est faux en tout cas pour moi aujourd’hui le 23 avril 2021 en sirotant un verre de gin tonic cet album est parfait
Parfait je ne sais pas mais Wild Mood Swings s’écoute avec plaisir et surtout avec pas mal de curiosité car c’est un album un peu à part dans la discographie de The Cure. L’équivalent de The Top… quelques années plus tard. Et puis, en guise, de « pire », je trouve qu’ils ont réussi par la suite des albums beaucoup plus ennuyeux (même si plus « près » de leur centre de gravité musical) que ne l’est Wild Mood Swings. Donc oui, pour réhabiliter WMS. (pas trop quand même)