Viot chasse en meute

Viot - hallaliHistoire de se rappeler à notre bon souvenir avant les classements de fin d’année, Viot s’offre un dernier clip autour de l’un des meilleurs morceaux de son très sombre et électronique Hallali, sorti un peu plus tôt dans l’année. Paru à la veille du premier confinement, l’album, le deuxième du jeune Parisien, désormais établi à Nantes, aura fait partie des grands orphelins de la période, sa noirceur se posant en miroir malgré elle de l’ambiance claquemurée dans laquelle le virus nous projetait. Volontiers claustrophobe et oppressante, la texture musicale du disque prenait à la gorge au détour de quelques morceaux épiques et crépusculaires. Après Minotaure et Chambre Rouge, la Meute nous offre une nouvelle balade en forêt sous l’objectif d’Astrid Karoual, à la fois presque convenue (on parlait il y a quelques jours du gothique Jeff Clarck’s) mais bien fichue. La pop se conjugue en noir et blanc, sous la pulsation accrocheuse d’un synthé qui évoque aussi les années 80s que les travaux plus récents d’un Lescop ou la sorcière lofi de Blair Witch.

Comme souvent, c’est le texte et l’interprétation à plat, presque insensible et sans émotion, de Viot qui font la différence. La Meute aux contours à peine définis évoque l’univers de la chasse mais tout aussi bien la Horde folle et mythologique du récent Glass de Shyamalan. Le final est terrifiant et délicieusement allongé portant cette cérémonie à plus de cinq minutes. On se demande bien ce que va pouvoir nous proposer Viot après ça. 2021 nous dira…

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