Album de l’année 2021 : Johnny Dynamite & The Bloodsuckers / Sleeveless

Johnny DynamiteVous vous souvenez des vestes en jean sans manche ? Des chemises et des tee-shirts sans manche ? Il n’y a guère plus que ce tricheur de Teiheiura qui ose encore en porter à la télé, mais cela se faisait beaucoup dans les années 80. Sleeveless, le deuxième album de Johnny Dynamite & The Bloodsuckers est notre album de l’année 2021. On ne va pas redire ce qu’on exprimait déjà dans la chronique qu’on lui a consacrée au cœur de l’été, c’est juste qu’on ne savait pas alors que toute l’équipe se réunirait pour lui conférer ce titre qui était allé en 2020 à l’ami Sophia.

Certains dans l’équipe auraient aimé que le titre honore enfin une femme. On a pensé à Saint Etienne et à Dry Cleaning et aussi à Requin Chagrin, dont on reparlera. Mais c’est finalement Johnny Dynamite et sa veste sans manche qui l’ont emporté à la quasi unanimité parce qu’ils étaient à l’exact épicentre de nos goûts : décalés, américains, synthétiques mais aussi riches en basse, émargeant sur un label au nom prédestiné Born Losers, rétro et férocement cold et années 80. On ne va pas se cacher qu’on avait rêvé très fort à ce son passé de mode avec Vagina Lips.

A peine sorti par la porte, le voici qui revient avec un Johnny Dynamite qui ressemble autant aux Smiths qu’à Cure et à quelques autres. Wham! ? Prétendre qu’on n’est pas restés prisonniers de ces années-là et de ce son serait mentir : Johnny Dynamite & The Bloodsuckers est aussi tendance et dans le coup que l’était Diamond Rings il y a dix ans. Il parle de l’adolescence, d’amour et de l’énergie qu’on gaspille à l’économiser, d’une époque qui fait penser autant au Breakfast Club qu’au Cry Baby de John Waters, un fantasme d’années passées qui ressemblent aussi au futur qu’on imagine. Des coupes mulets et du digital, des biceps et du romantisme, des fleurs et du couscous, de la vie et de la mort, de l’ordinaire extraordinaire. Sleeveless est un album de mélodies et de mélancolie, c’est un album maniéré et pas franchement musculeux, mais aussi un album bravache et qui ne manque pas panache.

Avec ses tubes, ses obsessions et ses redites, avec ses partis pris et son humour, on espérait tous qu’il nous ressemble un peu ou qu’on ait un peu de lui en nous. Johnny Dynamite est notre héros. Just for one day. Notre frère, notre copain honteux. Celui qui nous protège à la récré et met la pâtée aux sportifs qui rackettent notre petite soeur.

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