[Vidéo] – Schøøl à l’école du Shoegaze

Schøøl - N.S.M.L.Y.DÉcole du Shoegaze, Paris, vendredi 24 mai 2024.

« Bien, jeunes gens, pour vendredi prochain, vous vous mettez par groupes de 4 et je veux un hit et sa vidéo. Le thème ? 1992. Vous avez carte blanche mais il est évident que les étudiants qui s’approcheront le plus du référentiel Brown & Shield marqueront un maximum de points. » Une semaine plus tard, quatre étudiants parmi les plus appliqués et consciencieux de l’École du Shoegaze sortent M.S.M.L.Y.D. et se sont trouvés un nom pêché à 8h, juste avant d’entrer en cours : Schøøl. Le groupe de 4 en question est composé de Francis Mallari (chanteur du groupe post-punk parisien Rendez-Vous), de l’américaine Erica Ashleson suivie de depuis un moment ici pour ses participations à Dog Park ou Special Friend, du batteur de Marble Arch (dont on adorerait avoir des nouvelles après leur très bon Children Of The Slump en 2019), Alex Battez et de Jack Moase des australiens de Liquid Face.

A l’École du Shoegaze, on amène les étudiants à vivre pleinement leurs rêves et on se moque complétement que tout ceci ressemble de près ou de loin à un immense saut dans le temps nostalgique. On le sait, le genre jadis quelque peu raillé s’inscrit dans le temps long et continue de séduire des générations de jeunes musiciens décomplexés : vous vouliez monter un groupe shoegaze, porter des bobs, des jeans baggy et des t-shirts par-dessus le sweat ? Allez-y, faites-vous plaisir ! M.S.M.L.Y.D. ne se cache d’ailleurs par du programme hédoniste qui nous attend : Nothing Satisfies Me Like You Do clame Francis Mallari avec toute la morgue aussi agaçante que fascinante qu’on adorait chez Tim Burgess ou chez Shaun Ryder. Une véritable déclaration d’amour adressée à ces idoles d’une autre époque qui ont inspiré tant d’ados. Mené par un incroyable gimmick de synthé qui rentre en tête en 2 secondes, le morceau est une petite merveille, certes assez scolaire, de shoegaze baggy sautillant à souhait quand son pendant, Instrumental (Slowed + Reverb) nous entraine dans un ambiance plus lourde et orageuse.

La vidéo elle aussi reprend des codes bien identifiés qui unissent tout ces groupes dans une communauté esthétique où à la perfection du HD 4K on préfère le grain d’un vieux caméscope mini DV et son fisheye, où, comme chez Marble Arch justement (la vidéo de Gold notamment), un cadre certe graphique mais a-priori peu séduisant comme celui des dalles urbaines au pied des tours du XIIIe arrondissement de Paris, siège du Chinatown de la capitale suffit à raconter une histoire aux accents des cités du nord de l’Angleterre et où, comme chez Cosmopaark récemment, l’image du caddy de supermarché devient un véritable symbole post-adolescent.

17/20. Très bon travail. Vous êtes prêts pour l’examen de l’album à venir, plus tard dans l’année, sur l’impeccable label Géographie.

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