Il connait toutes les ficelles du métier, il maîtrise toutes les techniques, il sait comment faire des tubes. Et il fait ça très bien.
Oli Bayston, leader, chanteur et compositeur en chef de Boxed In, a travaillé comme producteur de studio aux côtés de George Fitzgerald, Petite Noir, The Bohicas, entre autres. Sous le nom de code Howls, il a aussi fricoté avec Dan Carey (Lily Allen, Franz Ferdinand, Fatboy Slim, Tame Impala). Ce dernier avait aussi participé au formidable second album de Keith, le premier projet d’Oli Bayston, paru en 2009 (Vice And Vertue – Lucky Number) et que les fans de The Smiths prendront toujours plaisir à réécouter.
Pour son projet Boxed In pour lequel il s’est associé à Mark Nicholls (basse) et Liam Hutton (batterie), il a signé avec sur Nettwerk Records après avoir cachetonné pour Moshi Moshi. Son premier album éponyme a reçu un bel accueil critique en 2015 de l’autre côté de la Manche. Outre un CV bien rempli, l’Anglais a donc aussi un carnet d’adresse impressionnant.
D’ailleurs, il n’y pas l’ombre d’un doute sur les qualités de ce projet : Oli Bayston sait tout faire ou presque (chant, claviers, guitares), ses acolytes le soutiennent parfaitement et, manifestement, il ne manque pas de moyens pour donner vie à ses aspirations. Pour la production, il s’est partagé le travail derrière la console avec son pote Dan Carey qui a d’abord enregistré le groupe en live (ce qui donne de la spontanéité et évite l’écueil du travail en laboratoire) avant qu’Oli n’y intègre les éléments électroniques.
Mais, on ne sait pas trop sur quel pied danser avec Melt : sous la boule à facette ou en backroom en fin de soirée ? Melt est fichtrement ambitieux entre rêves de succès et amour sincère pour la pop music.
Dès l’introduction et le single Jist, on sautille ainsi avec cette ritournelle entrainante comme du Metronomy. Une parenté avec les stars britanniques qu’on retrouve en filigrane sur la durée de l’album. Inéluctablement, on pointe également des ressemblances entre Melt et certains morceaux de Tame Impala. Boxed In excelle dans les mid-tempo entêtants et à coup sûr, la bande à Oli devrait faire des ravages sur la scène des gros festivals en enchainant les tubes qui ponctuent le disque : la machine à danser Melt avec des inflexions caribéennes, le précité Jist, l’électro Up To You / Down To Me, Shadowboxing (toutes guitares dehors) et Forget (remember Delphic ?)- oui, cinq, rien que ça ! Mais à partir de la seconde moitié du disque, Boxed In brouille les pistes. D’abord avec un morceau de dubstep (Black Prism) poisseux, puis Oxbow qui porte des germes d’électro pop synthétique retrofuturiste (façon The Mary Onettes). L’album s’achève sur l’enchainement d’une doublette vénéneuse : Underbelly qui est porté par un tempo krautrock trépid(ans)ant alors que la chanson a été écrite après les attentats de Paris en novembre 2015 (dixit Oli) et la bluette Open Ended.
Mais c’est certainement là le plus grand talent d’Oli Bayston : allier évidence mélodique et songwritting alambiqué.
02. Jist
03. Shadow Boxing
04. Melt
05. London Lights
06. Forget
07. Black Prism
08. Oxbow
09. Up To You / Down To Me
10. Underbelly
11. Open-Ended