Dance of The Clairvoyants : que reste-t-il de Pearl Jam ?

Pearl Jam - GigatonOn a beau s’y être habitué mais il est toujours difficile d’imaginer que Pearl Jam ait pu, au fil du temps, arriver à ce genre de musique. A quelques mois (le 27 mars) de la sortie de leur nouvel album Gigaton (de légèreté), le groupe de Seattle a sorti un premier extrait, Dance of The Clairvoyants, qui divise la critique. Il faut dire qu’après six années sans aucune livraison, les fans avaient repris leur liberté et fréquenté d’autres chapelles.

Le groupe y joue plutôt habilement de l’électronique pour habiller une structure ultraclassique et un brin poussive. La voix d’Eddie Vedder sonne étrangement sur ce morceau, qui fait autant penser à une chanson de U2 qu’à une variation sur les Talking Heads. Difficile de croire dès lors qu’il s’agit du même groupe qui constituait avec Nirvana, Soundgarden et Alice in Chains, ce qu’on appelait dans les années 90 The Big Four de Seattle, soit l’usine à riffs et à boucan la plus performante et productive du pays. Il est vrai que, déjà à l’époque, la musique de Pearl Jam était un peu moins rapide et puissante que celle de ses collègues, lorgnant déjà vers un classic rock qu’ils ont rallié depuis. Dance of The Clairvoyants présente néanmoins un certain charme, si on l’écoute à fort volume, avec un groupe compact, soudé et efficace. Le texte est sacrément alambiqué et défie toute tentative de compréhension. On comprend qu’il s’agit de se repérer dans une certaine confusion qui a contaminé le monde et ses habitants, mais très probablement aussi le parolier :

Expecting perfection/  Leaves a lot to ignore/  When the past is the present/  And the future’s no more
When every tomorrow is the same as before /  The looser things get, the tighter you become/  The looser things get, the tighter…
Not one man could be greater than the sum/ 
It’s not a negative thought /  I’m positive
Positive, positive

Cela laisse un brin perplexe. La chose s’étalant sur plus de quatre minutes au prix d’un étirement extrême de ce qu’il y a à proposer, il n’est pas certain qu’on soit encore assez vieux et amoureux de l’Amérique, pour avoir envie d’y aller voir encore. L’album comprendra 12 titres et est illustré par une très belle photo du Canadien Paul Nicklen, artiste et scientifique qui met en évidence, à travers ce cliché, la fonte des glaces.

Le groupe a prévu une tournée des festivals cet été avec un passage par Paris, le 19 juillet au Lollapalooza. Avis aux amateurs.

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