The Album Leaf sera bien à l’heure pour l’anniversaire

The Album Leaf - VermillionLes habitués le savent, chez Sun Burns Out, on a distribué une poignée de totems d’immunité à quelques-uns de ces groupes qui font l’objet d’une belle unanimité au sein de la rédaction. The Album Leaf pourrait probablement entrer dans ce cercle fermé tant la discographie de l’avatar de Jimmy LaValle, sans fausse note aucune, ne peut que laisser admiratif. Voilà 6 années déjà passées depuis Between Waves, le dernier véritable album du californien. « Véritable » car repéré par l’industrie cinématographique, il multiplie depuis une dizaine d’années les projets de bandes originales de films, plutôt confidentiels de ce côté de l’Atlantique comme 3022, The Endless ou Synchronic, allant même jusqu’à réaliser OST, la bande originale idéale d’un film n’existant que dans son esprit. Bref, Jimmy LaValle est un boulimique de l’écriture, de la composition ainsi que de l’auto-édition voire un as du marketing numérique et il est alors surprenant de découvrir que son nouveau projet n’est en fait qu’un rework, un réenregistrement.

Si One Day I’ll Be On Time sorti en 2001 sur le label Tiger Style était le second album solo de celui qui officiait encore dans le groupe post-rock Tristeza dont l’excellent Dream Signals In Full Circles est l’une des petites pépites méconnues du genre, il est sans conteste celui qui a véritablement lancé la carrière de The Album Leaf, Jimmy LaValle quittant d’ailleurs définitivement Tristeza dans la foulée. Un album emblématique donc, magnifique de surcroit, dont le musicien souhaitait marquer les 20 ans à travers un réenregistrement intégral intitulé One Day XX, à l’aide de son ami de longue date James McAlister (producteur pour Sufjan Stevens ou Taylor Swift) et de ses musiciens live, autre incongruité pour celui qui a pris le parti depuis des années d’enregistrer seul dans son coin.

Même si on comprend bien l’idée, plutôt séduisante d’ailleurs, de graver pour la postérité l’évolution de titres joués des centaines, des milliers de fois peut-être sur scène et qui ont développé à travers le savoir-faire des musiciens leur propre âme, l’entreprise est toujours risquée, bancale, le réenregistrement ayant rarement produit par le passé d’album brillant. Pourtant, Vermillon, avant-dernier morceau de l’album et premier reworking à être dévoilé laisse entrevoir de belles promesses. Tout en gardant son gimmick électro imparable et sa structure globalement fidèle et cohérente, le morceau apparait beaucoup plus aérien, gagnant en clarté et en finesse d’arrangements, notamment sur tout le travail autour de la programmation rythmique. Des détails dont probablement seuls les fans hardcore de The Album Leaf se préoccuperont mais qui font surtout de One Day XX un album d’une belle modernité. Sera-ce suffisant pour en faire de nouveau un album emblématique des années 2020 cette fois et conquérir de nouveaux fans ? Réponse le 17 septembre à la sortie de l’album sur Nettwerk.


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