Après un bref appel d’une cabine téléphonique, rendez-vous est pris avec le gang instrumental de Scott Rousseau pour initier le plan diaboliquement rétro ayant pour objectif d’immiscer auditivement la Peur Sur La Ville.
Avant la mise en branle de cette trame criminel, rien ne vaut un premier arrêt jovial et paisible rempli Des Couleurs et des Décibels de la vie nocturne. Frénétiquement on se surprend à en demander Encore et encore. Toutefois l’appel de la monnaie se veut par-dessus tout pressant. Des voix murmurent Je Veux du Fric et incite à lancer tambour battant et à cœur perdu la quête de l’argent frais. Entre-temps dans la maîtrise et le calme absolu, l’action délictueuse s’opère avec succès. L’information remonte et l’appel est lancé à toutes les unités annonçant le Suspect en Fuite, auteur de La Fugue avec un grand F.
S’en suit des jours, des semaines, des mois de cavale pour Scott Rousseau où Bikini et Punch Coco s’enchevêtrent en toute légèreté. Malheureusement la perte de repère engendre lassitude. L’absence du Bon Vieux Temps rend nostalgique quand à un retour à une véritable liberté. La vigilance se veut moindre. Les risques pris s’amoncellent un à un. C’est ainsi que s’installe la Peur sur La Ville avec l’appréhension que cela finisse mal. Après de nombreux questionnements existentiels, la frivolité s’empare tout de même de la conclusion grâce à Une Jolie Petite Partie.
Scott Rousseau délivre un premier polar instrumental de haute facture. Douze titres dont le caractère particulièrement rétro glissent avec sérénité et à-propos. Le bébel du beatmaking transcende le rôle du flic ainsi que celui du voyou pour installer un univers sans fioriture particulièrement marquant. Peur Sur La Ville est une nouvelle belle pièce qui vient s’ajouter dans la discographie du label rennais A Night On Canopy. Dans ces conditions, on ne peut d’ores et déjà que rêver de la prochaine chasse à l’homme de l’incorrigible Scott Rousseau.