Lødari, beaucoup, à la folie, passionnément

Lødari EPCe n’est pas parce qu’on a été parmi les premiers à écouter cet ep de Lødari, finalement sorti en janvier de cette année, qu’on ne doit pas en remettre une couche. Le single, Toi & moi, figurait du reste sur notre compilation de Noël, French Armada,… toujours disponible. On avait alors eu accès aux cinq morceaux qui composent cette entrée en matière du chanteur manceau, Charly Loyer, son vrai nom, artiste qu’on suit depuis longtemps maintenant sous ses différentes incarnations (Jeff Clark‘s ou Sharon & Tracy), et on avait hésité devant leurs qualités à en prendre deux, trois ou quatre… ce qui aurait évidemment changé la face du projet.

A quelques mois de distance, on ne se lasse pas d’écouter cette production épatante et qui présente toutes les qualités qu’on attend d’habitude de la pop française : une écriture poétique, soignée, sentimentale et en même temps aérienne, des mélodies splendides et pour ne rien gâcher, des attributs pop rock ou synth pop comme une ligne de basse discrète mais qui dessine les morceaux, des arrangements subtils et raffinés. Avec ces cinq morceaux (Toi et Moi, RN 23, les Jours fériés dont on a parlé ici, les quarts d’heure américain, et la poussière dans la lumière), Lødari signe le meilleur EP français de ce début d’année. Le Manceau réussit à concilier fond et forme dans un registre qui rappelle tantôt Daniel Darc, tantôt Daho, et convoque les sonorités et certaines images dark et précises caractéristiques de son label Langage Records (piloté notamment par Adrien Viot).

Il y a sur ce EP une formidable liberté et une grande variété de ton entre la pop californienne d’un Toi & Moi, qui rappelle les meilleures pièces de The Thrills, la pop plus atmosphérique et sophistiquée de RN23, ou la beauté sombre de la Poussière dans la Lumière qui nous rappelle une version dark des Occidentaux. Difficile de préférer un titre à un autre tant tout est ici réussi et susceptible de provoquer l’émotion. Le chant de Charly Loyer n’a jamais sonné si soigné et émouvant qu’ici. On pense parfois à ce qu’on aime chez Lescop, chez Viot, mais aussi à d’autres influences comme les Innocents.

Le seul truc qu’on trouve à faire après avoir parcouru ce gros quart d’heure de musique, c’est de le remettre au début pour le rejouer. C’est un signe qui ne trompe pas. Ce EP est magique.

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